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Aux origines du CNSMDP et du CNSAD : du Conservatoire de musique et de déclamation à la scission de 1946

Prémices

Plusieurs institutions précèdent le Conservatoire de musique et de déclamation1 : l’Académie royale de musique (1669), l’École royale de chant et de déclamation (1784) et l’École de musique municipale (1792). L’École royale de chant et de déclamation réunit l’enseignement des arts dramatiques et de la musique : une première classe ouvre en 1786. L’Institut national de musique lui succède — ainsi qu’à l’École de musique municipale — en 1793, en partie suite aux critiques contre son “train de vie dispendieux“.

La loi du 16 thermidor an III (3 août 1795) marque la création du Conservatoire de musique, succédant à l’Institut national de musique. L’enseignement y est surtout instrumental (classes d’instruments à vents principalement, clavecin et instruments à cordes dans une moindre mesure). Le Conservatoire est chargé de participer aux célébrations nationales et d’élaborer des traités et méthodes pour l’enseignement de chaque instrument. Le Conservatoire reprend les locaux de l’École royale de chant et de déclamation à Paris, dans l’hôtel des Menus-Plaisirs rue Bergère (actuelle rue du Conservatoire).

1806 : Création du Conservatoire de musique et de déclamation

Le Conservatoire de musique intègre les enseignements d’art dramatique et de danse à partir du 3 mars 1806. Il devient dès lors Conservatoire de musique et de déclamation. Il a désormais pour mission de former les futurs pensionnaires de l’Opéra-Comique, du Théâtre-Italien et de la Comédie-Française. Plusieurs changements notables apparaissent sous la direction de Bernard Sarrette (1800-1814) : ajout d’une bibliothèque, instauration du Grand Prix de Rome pour les compositeurs et de l’orchestre des élèves.

Le Conservatoire connaît de nombreuses transformations jusqu’en 1946.

Gravure de la salle du concert du Conservatoire, mars 18432

Évolutions

1816-1831 : École royale de musique et de déclamation

Fermé du fait de son origine révolutionnaire, le Conservatoire renaît sous la forme le nom d’École royale de musique et de déclamation, placée sous l’autorité des Menus-Plaisirs du roi — à l’image de l’Académie royale de musique — et d’un inspecteur général. Le nombre de professeurs et l’activité y sont réduites.

La direction de Luigi Cherubini (1822-1842) marque plusieurs changements durables pour l’institution : mise en place du système des concours d’entrée et de sortie, achèvement des méthodes pédagogiques officielles et ouverture vers de nouvelles disciplines (clavier pour le chant, piano, harpe, contrebasse, cors à piston, trombone) dont certaines pour les femmes. L’enseignement des arts dramatiques est assuré par des comédiens, est individuel, basé sur l’exemple et l’imitation des maîtres : l’accent est mis sur la diction, l’intonation et l’articulation. Un même professeur accompagne les élèves tout au long de leur cursus.

1831 : Conservatoire de musique et de déclamation

En juin 1831, l’École reprend sa forme initiale de Conservatoire de musique et de déclamation.

1831-1836 : Conservatoire de musique

Quelques mois après sa transformation, les cours de déclamation sont supprimés du Conservatoire au cours d’une réforme de l’institution.

1836-1934 : Conservatoire de musique et de déclamation

Les cours de déclamation sont réintégrés au Conservatoire à l’occasion d’une nouvelle réforme — qui reprend le nom de Conservatoire de musique et de déclamation — en 1836. Une quatrième classe de déclamation réservée aux femmes ouvre en 1858. De nombreuses classes s’ouvrent aux femmes au cours de deuxième moitié du XIXe siècle. Suite à la réforme de 1905, de nouvelles disciplines sont intégrées le Conservatoire : classe d’ensemble, contrepoint, art mimique, histoire de la musique, orgue etc.

Il déménage également rue de Madrid en 1911. Les professeurs sont des personnalités reconnues du milieu et les jury sont ouverts aux membres extérieures au Conservatoire.

1934-1946 : Conservatoire national de musique et d’art dramatique

Dans les années 1930, sous l’impulsion des critiques envers l’enseignement des arts dramatiques au Conservatoire ayant cours depuis le début du siècle et l’importance grandissante de la mise en scène, ce dernier devient davantage collectif et promeut davantage la recherche et l’invention par rapport à l’imitation.

Par anticipation de la loi sur la statut des Juifs, les professeurs juifs sont révoqués en 1940 par Henri Rabaud tandis que les élèves juifs sont exclus en 1942. L’orchestre des cadets du conservatoire est crée pour soustraire le reste des élèves au travail obligatoire. Après guerre, en 1946, le Conservatoire est réformé et divisé en deux nouvelles institutions : le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et le Conservatoire national supérieur d’art dramatique.

  1. Cet article se base notamment sur les sections historiques des sites du CNSMDP et du CNSAD. []
  2. Crédit photo : Par François-Jacques Delannoy — Numérisation de l’exemplaire original: Prod’homme, Jacques-Gabriel; Crauzat, E. de (1929). Les Menus Plaisirs du Roi. L’école royale et le Conservatoire de musique. Paris: Delagrave. OCLC 842136603., Domaine public []

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
mvetter (31 mars 2021). Aux origines du CNSMDP et du CNSAD : du Conservatoire de musique et de déclamation à la scission de 1946. Guides des sources HPCA. Consulté le 16 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/p8oe


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