De l’Académie royale à l’École nationale supérieure des beaux-arts
L’École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) est héritière de l’Académie royale de peinture et de sculpture et de l’Académie de Saint-Luc — supprimées en 1793 et remplacées par l’Institut national en 1795.
La réorganisation de l’Institut suite à l’ordonnance du 21 mars 1816 réinstaure l’Académie des beaux-arts et place l’École, chargée de la formation des peintres, sculpteurs, graveurs et architectes, sous sa surveillance. Le décret du 13 novembre 1863 réduit le pouvoir de l’Institut sur l’École et place l’École sous l’autorité du ministère de la Maison de l’Empereur et des beaux-arts. L’ENSBA passe ensuite en 1870 sous la tutelle du ministère de l’Instruction publique et le décret du 30 septembre 1883 constitue la dernière grande réorganisation de l’ENSBA — suivant les bases de celle de 1863 — avant celle de 1968. Cette dernière marque notamment la séparation des ateliers d’architecture suite au mécontentement des élèves — futures écoles nationales d’architecture.
L’École nationale supérieure des Beaux-Arts (ENSBA) est aujourd’hui un établissement public national à caractère administratif sous la tutelle du ministère de la Culture, régi par le décret nº 84-968 du 26 octobre 1984. Ses missions sont les suivantes :
Elle assure un enseignement des arts plastiques, préparant à la fois à la création artistique et à des missions pédagogiques.
L’établissement concourt en outre à l’approfondissement et au progrès de l’histoire des arts plastiques et de l’architecture ainsi que des connaissances relatives à la création dans les mêmes domaines.
Enfin, il assure la conservation, l’enrichissement et la présentation de ses collections ainsi que l’organisation d’expositions, de colloques et de toutes manifestations entrant dans le cadre de ses activités.
Décret nº 84-968 du 26 octobre 1984, article 2
L’École occupe successivement le palais du Louvre, le collège des Quatre-Nations, des locaux rue Mazarine et l’ancien couvent des Petits-Augustins rue Bonaparte (à partir de 1829). Elle prend successivement les noms de École royale des beaux-arts (1816-1848), École impériale des beaux-arts (1852-1870), École nationale des beaux-arts (1848-1852, 1870-) et École nationale supérieure des beaux-arts.

Enseignement
Évolutions
Les Beaux-Arts sont à l’origine quatre : la peinture, la sculpture, la gravure et l’architecture. Les académiciens nomment les professeurs et les autorités administratives de l’École. La réforme de 1863 met en place des ateliers préparatoires et des cours gratuits, dont le contenu est désormais fixé par l’administration des beaux-arts. Cette dernière est également chargée de la nomination de la direction et des professeurs. Des ateliers officiels dans chacune des quatre sections sont crées, tandis que sept atelier libres demeurent. En 1968, les unités pédagogiques d’architecture (UPA) naissent suite à la critique de l’académisme de l’ENSBA et aux mouvements politiques de mai menés par les élèves. Elles deviennent en 2005 le réseau des écoles nationales supérieures d’architecture.

De 1969 à 1985, l’ENSBA propose une formation théoriquement en cinq ans dans les domaines de la peinture, gravure et sculpture, après un recrutement sur concours (dessin, épreuve de spécialité, dossier de travaux, entretien) éventuellement préparés dans l’une des écoles des beaux-arts municipales, d’arts appliqués ou des cours privés. Avant 1969, l’École compte une dizaine d’admis par an, pour passer ensuite à environ 600 (200 directement admis en atelier). Le cursus est sanctionné par le diplôme supérieure d’art plastique (DSAP) dont le passage est soumis à l’accord du chef d’atelier. La formation est libre, le DSAP peut être préparé sans durée déterminée : il est donc possible pour les élèves de mener un cursus libre (passage dan différents ateliers, préparation de plusieurs diplômes). Le DSAP est délivré avec la mention de la discipline, chaque élève peut donc le passer plusieurs fois dans les différentes disciplines.
Dans les années 1990, le DSAP devient diplôme national supérieur d’art plastique (DNSAP), un diplôme de troisième année et des masters sont ajoutés à la formation.
Aujourd’hui
L’ENSBA fonctionne par des ateliers conduits par un artiste complétés par des enseignements théoriques et techniques visant à “apporter une large culture artistique, tout en favorisant la multiplicité des champs d’expérimentation et la transdisciplinarité“. Le cursus a une durée comprise entre trois et cinq ans, et peut se poursuivre lors d’une année post-diplôme facultative.
Les élèves s’inscrivent dans un atelier au cours d’une première année orientée vers la pluridisciplinarité. Les deux années suivantes sont dédiées à la formation pratique et théorique, avec un diplôme en troisième année. La quatrième est consacrée à des stages et voyage (année d’ouverture) tandis que la cinquième est dédiée à la préparation du diplôme.
- Crédit photo : Par Selbymay — Travail personnel, CC BY-SA 3.0 [↩]
- Crédit photo : Par Jean-Pierre Dalbéra from Paris, France — L’été à Paris, CC BY 2.0 [↩]
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mvetter (31 mars 2021). De l’Académie royale à l’École nationale supérieure des beaux-arts. Guides des sources HPCA. Consulté le 17 novembre 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/p8og